GAZA Plutôt Abbas que Hamas
GAZA
Plutôt Abbas que Hamas
Le monde arabe, fixant son choix,
se déclasse et se dénonce
Par
Mohammed-Salah ZELICHE
Si, comme moi, vous avez vomi vos tripes de voir le Frère s’acoquiner avec l’ennemi, lui serrer la main, lui taper l’épaule, le défendre, le recevoir, le préférer à vous, l’aduler, malgré tout, c’est-à-dire les injustices, les bains de sang, les haines, les peines quotidiennes… alors vous avez peut-être encore du sang pur qui coule encore dans vos veines.
Les pouvoirs arabes sont à peine avertis
des revendications de leurs peuples qu’on les voit déjà sur le pied de guerre.
Non pour reconnaître leurs torts et y remédier, ni pour s’excuser ou faire amende honorable. Leur plan arrêté depuis la nuit des temps ne consista toujours qu’à laisser la crise en l’état et qu’à tabasser les mécontents.
Des pouvoirs sur fonds moral et mental
intraitables
« Un pays qui n’a pas de problème
n’est pas un pays. Et le nôtre, Dieu merci, n’a pas de problème », disait
un jour un des autocrates du monde arabe dans un discours truffés d’anomalies.
Voire révélateurs de l’espèce de personnalité aux mains desquelles l’on remet
fréquemment les clefs du pays.
Voilà qui montre dans quelle
« galère », de prime abord, on se trouve embarqué. Pas pour aller
très loin. N’est-ce pas.
La question se pose de savoir si un tel
homme est conscient de l’endroit où il veut emmener son monde. Tant tout le
temps il va sûrement se perdre dans des culs-de-sac. Et tant pour en sortir il
ne fera souvent que tourner en rond, répliquer, récidiver.
Il est le père fouettard.
Le juge, le maître d’école, le père de
famille, le gendarme, le geôlier… c’est encore lui. Les délits politiques, il
s’en occupe en personne. Il gère tout à l’ancienne. Avis aux trotskistes et
autres islamistes. Il met tout ce qui bouge en prison.
A l’instar de ses prédécesseurs et de ses
successeurs. Tous pétris de cette pâte qui ne lève pas. Dont personne ne mange
jamais le pain.
Ils arrivent. Ils passent. Ils ne
laissent pas de traces. En effet ils ne sont pas efficaces.
On dira d’eux qu’ils furent tous néfastes
et inutiles. En fait, plus par leur absence que par leur présence ou leur
intolérance.
Avec eux s’ouvrent le ballet des chefs
sans charisme, le bal des boiteux, le défilé des mal-aimés.
La crise laissée par eux va en
s’aggravant toujours vers des échecs cuisants à l’allure d’impasses
insurmontables.
Ainsi survivent-ils dans la mémoire de
leurs administrés. Tout comme vont survivre à travers eux les maux. Prospèrent
les tares et les torts. De tous les temps et de tous les vents. Légitimés par
des lois scélérates et iniques. Elles-mêmes dignes filles des mentalités
archaïques.
Hommes de
mains
Arrestations, coups de matraque,
chantage, terreur, tortures… constituent les ingrédients habituels de
dissuasion. Mais le tout se joue devant des juges et des procureurs qui
exigeront des peines maximales.
Dès l’aube, les forces de l’ordre, par
cohortes et par meutes, investissent les rues, les places, les squares :
elles sont les chasseurs qui partent tôt dans les bois débusquer le gibier et
rentrer avec de fameux trophées.
Harnachées, comme on les voit
d’habitude. Bivouaquant jusqu’au soir ou
jusqu’au matin. Prêtes donc à parer à toute éventualité. A commettre les pires
brutalités. Prouvant fidélité à ceux-là mêmes qui les payent certes, mais les
payent mal, les maltraitent. Pour ne pas dire les paupérisent et les
appauvrissent.
Qu’importe la couleur ou l’odeur de
l’idéologie qu’elles ont ralliée. Un système sans nom suffit. Ainsi que des
étendards qu’on arbore et adore.
Mécontentement populaire ne signifie
d’autre que sursauts de dignité ou velléité révolutionnaire.
Cela certes peut les concerner.
Mais il les implique
stupidement.
Elles choisissent le camp des « pères fouettards » et ne le regrettent toujours qu’après avoir pris la mesure exacte de leur erreur, bien tard, quand elles-mêmes sont tabassés, traités de cancres, mutées ou démissionnées.
L’ère des
méfaits révélés
Voilà un langage terrible de
conséquences. Le tenant du pouvoir ne le tient guère pour des mots en
l’air : sonnant outrageusement et pouvant lui coûter cher de ne lui tendre
qu’une oreille.
Appelez-le comme bon vous semble. Tout
inquiète et alerte. Surtout le feu. Tant on a de foin dans la bedaine. Qui-vive
de rigueur. La tension monte toujours d’un cran. Tout désigne les auteurs. On
les connait maintenant.
Le temps des méfaits révélés est arrivé.
Méfaits vérifiés et archivés. Les motifs ne manquent pas. Les coups pleuvent
drus. De général on rétrograde à caporal. Tous les coups sont permis.
De quoi penser à des lendemains de coups
d’Etat, certains ratés et d’autres pas. Penser aux tenaces printemps arabes et
aux menaces restées en instance.
C’est d’ailleurs sans parler des idées et
des combats qui émancipent les peuples, les poussent dans les rues qu’ils
remplissent de slogans hurlés
Ils n’apprécient guère qu’on emprunte les
chemins de traverse ou d’aller droit au but : ils sont portés à
tergiverser et à mentir comme ils respirent.
Ils nagent
dans la fange
Les méthodes de ceux qui vont droit au
but et ne consultent que l’heure de leur horloge les décontenancent et les
confrontent à leurs impuissances. Voilà qui leur fait perdre le nord. Et pire
que le nord, les amènent à rechercher la vérité et l’essentiel comme on
chercherait une aiguille dans une botte de foin.
Cela les met dans de tels états qu’ils
ne savent pas d’où leur vient de se perdre dans moins que rien sans d’ailleurs
retrouver jamais d’empire sur eux-mêmes.
Force est de constater qu’ils nagent
dans la fange et l’eau trouble de leurs incohérences jamais regardées en face.
D’être hors sol et hors norme les mine de l’intérieur et leur occasionne moult
terreurs, mais aussi des fureurs qui les transforment en grands tyrans.
Ils ont une dent contre ceux qui, comme
eux, ne se payent pas de mots, mais priorisent l’efficacité et les tiennent
pour irresponsables. Pas question de laisser quiconque rêver de justice, de
dignité, de bonne gestion des affaires de l’Etat.
Pouvoir sans
partage
Le pouvoir ils le tiennent pour toujours
et sans partage puisqu’ils s’assoient dessus et ne le cèdent qu’une fois la
Mort au pied de leurs lits.
Ils ont à peine pris les rênes du pouvoir
qu’ils sont déjà allés loin en bêtises et en cruautés. Rien ne saura empêcher
leurs pays d’être d’implacables prisons à ciel ouvert. Ils sont le mépris qui
refuse aux peuples le droit d’évoluer vers mieux.
Pire, ils les volent, les désolent, les
violent, les camisolent, les emprisonnent.
Il leur plaît de les voir empêtrés dans
la misère qu’ils créèrent de leurs mains sévères, il leur plaît de les y
maintenir par la force et d’appeler contre eux la maladie, la médiocrité,
l’ignorance, les pires privations...
Liberté et
vérité
La liberté et la vérité, ils les veulent
amputées : la première de ses mains, de sa langue et de ses pieds ;
la seconde de sa clarté. Et, en tout cas, ils les affublent toutes les deux
d’un bandeau sur les yeux. Ils les verront toujours, l’une et l’autre, d’un
mauvais œil. Sauf à faire souvent semblant d’être unis pour le meilleur et pour
le pire avec leurs peuples.
Eux, de fait, solidaires de leurs frères –
ceux gisant plutôt que vivant. Frappés du malheur et pourchassés de leurs
demeures – à Gaza ou ailleurs.
Seuls face au
malheur
Malheureux, eux, parce que seuls contre
tous. Contre les sionistes et les illusionnistes – l’Europe en tout cas prônant
la solution à deux Etats mais donnant tout à ceux qu’elle a exterminés avant de
le regretter, d’offrir la terre de Palestine pour se racheter une virginité et
se faire pardonner ses torts en réalité toujours présents dans les
esprits.
Seuls parce que faisant face au Malheur
venu de loin sévir contre eux voilà déjà au moins un demi-siècle. Malheur
nullement inquiété par l’Europe, qui, piégée par sa fourbe générosité, l’a
abrité, trahi, livré aux fours crématoires, va maintenant continuer à
cautionner ses cruautés, ses excès, ses torts, ses terreurs infligés à un
pauvre peuple délaissé des siens – eux-mêmes compromis avec l’ennemi, eux-mêmes
vautrés dans le fauteuil que leur tendait la lâcheté et amenés déjà à justifier
la « normalisation » sans contrepartie.
Eux les habitants d’une terre arrosée de
sang et de sueurs des ancêtres, qui a en tout cas appartenu à leurs pères,
mère, grands-pères et arrières grands-parents. Peuple démuni de tout, réduit à
rien – voire, sans rien pour esquiver chaque coup lui venant de démons
sanguinaires, sans trouver clémence que sous terre.
Malheur venu avant l’aube les surprendre
dans leur sommeil, les chasser de leurs demeures. S’y installer avec chats,
chiens, kippas, chants ayant pris à tous les temps et tous les pays, chars
neufs conçus pour foncer sans crier gare sur les taudis assommés de sommeil,
violons aigris souvent, pleurnicheurs toujours, apitoyant les cœurs faussement
compatissants.
Attirails de guerre ramenés en fait dans
des bagages sentant le vieux temps, l’errance allant en rancissant pour ne
devenir que rancœurs, folie intense, désirs de vengeance et envie d’écraser
tous ceux qui prennent leurs vérités pour des mythes fabriqués. Sans pour les
excuser que l’arrogance et les motifs spécieux d’une religion ayant séjourné là
avant d’aller voir loin. Là où l’herbe est plus verte et les champs plus
spacieux.
Malheur venant qui d’un Maghreb, qui
d’une Pologne, qui d’une Russie, qui d’ailleurs, de là où, dit-on, rien ne leur
a réussi.
De là où certains les ont méprisés et
d’autres livrés à l’horreur de la race supérieure – qui les a brûlés vifs. Il
fallait en effet « en finir » une fois pour toutes, sauver l’honneur
de l’Europe exorcisée plutôt qu’excisée. Celle-là même qui, nourrie de rumeurs,
de bruits et de furie, trouvait là son meilleur bouc émissaire.
Autant dire la folie montant ses grands
chevaux, galopant à travers campagnes et montagnes et sonnant l’hallali alors
que le mal propagé aurait sur elle une bonne longueur d’avance, avec,
parait-il, la gangrène qui partout l’accompagne, partout s’étale, sans laisser
sur leur passage que la souche agonisante qui met tout de même le monde en
garde.
Appel désespéré autrement dit pour un
sursaut de dignité et de reconquête d’identité.
Ils laissent Gaza entre les mains
d’Israël qui l’étrangle et lui dicte ses lois. Ils abandonnent Gaza à l’ennemi
qui en fait son trophée, remporte sur eux qui frappent les Gazaouis dont ils ne
voulurent jamais appuyer la lutte qu’avec des dollars impuissants.
Les désirs des peuples, les vrais désirs,
de liberté dans toute l’acception du terme, ils n’ont jamais su les voir, ils
ne les verront à aucun moment et ne seront comptés ni en tant que tels ni à
satisfaire du tout.
Pervers leur semblent-ils, ces désirs et
perfides leurs desseins. Le pervers et le perfide voient en fait des pervers et
des perfides à l’heure de leurs montres et au temps des calculs intéressés.
Comme le fainéant qui ne voit autour de lui que des traine-savates. Il est donc
tellement bourré de contradictions qu’il va chercher ces boucs émissaires
précisément chez ceux qu’il savait capables de pénétrer dans son être et d’y
décrypter toute la panoplie de ses tares dissimulées.
Mortels désirs, nuisibles aspirations,
fatales espérances, volonté condamnée de voler plus haut un jour dans des ciels
bleus, dégagé de toute ombre malsaine. Vu qu’ils voient l’humanité du mépris
dont ils sont pétris qui, lui, lui refuse d’être affranchie des boulets
quotidiens, des jougs odieux, des chaînes funestes.
En effet, de toutes ces façons d’être
heureux au monde qui nuisent à la tranquillité des esprits à jamais fascisés,
encombrés des maux par eux perpétrés. Bref, être libre et heureux : voilà
qui, aux arrivistes, aux opportunistes de tous bords et de tous temps,
n’apporte qu’outrage et mauvaise conscience.
Ce serait aux fonds des geôles que ces
derniers les aimeraient voir jusqu’au terme de leurs vies.
Ce serait plutôt morts qu’ils préfèrent
les voir. Et en effet, les geôles ne leur paraissant pas suffisantes pour
contenir autant d’ardeurs et de révoltes dont ils sont les initiateurs et les
inspirateurs, on tente encore d’extirper l’écharde douloureuse fichée dans les
cœurs, tempérer la rage qui les animent.
Parce qu’en réalité on ne canalise pas
les colères mais on voudrait les répercuter sur les révoltés eux-mêmes. Comme
on aimerait faire avec des porteurs de ceintures explosives.
Pas question de canaliser quoi que ce
soit. Cela concerne les psychologues. Et les psychologues ne trouvent pas leur
place. Elles sont ailleurs les solutions – tout à l’autre bout du monde pour
qu’on puisse jamais les ramener dans leurs pays frustrés.
Le législateur ne connait pas les nobles
intentions, il ne légifère pas pour exorciser le monde de ses démons. Il est le
diable qui endiable tout ce que ses doigts touchent. Il travaille pour lui,
pour assurer ses arrières et ses lendemains.
Et il fallait alors encore en appeler aux
tortionnaires, aux bourreaux outillés toujours en tabliers attendant les ordres
de pousser le calvaire des malheureux à l’extrême. Un peu comme des chirurgiens
mais là plutôt pour programmer, précipiter la mort, rendre à la souffrance ses
lettres de noblesses.
Voire lui rendre tous ses droits :
ceux existant déjà pour briser les résistants, ravaler l’honneur au rang de
déshonneur, pour ne pas dire tuer la bonne humeur sur les visages, et instaurer
les ténèbres indissolubles. A ceci près en effet que le chirurgien intervient
pour extirper le mal des profondeurs atteintes.
La dissidence ne serait pour les tenants
du pouvoir dans ce cas qu’un mal dispersible et transmissible à neutraliser
absolument en isolant les porteurs dans les prisons ou en en extrayant le germe
par la torture physique et morale, en fait par la mise à mort lente, message
puissant, en soi, à ceux qui en auraient les mêmes desseins, les mêmes pulsions.
C’est sous la forme d’un parallèle de
prime abord simple que nous apparait la dialectique de tels paradoxes. ou la
problématique peuples arabes versus autocrates. Mais il faut encore voir du
sadisme qui ignore les droits de l’homme et pousse la satisfaction de pratiquer
le génocide de masse pour raser la menace qui, elle, est de la responsabilité
individuelle.
Qu’on me dise que cela est du seul
ressort israélien, je répondrais que je n’en crois rien.
Le Frère, reconnaissons, n’est pour
autant pas moins féroce avec les siens de citoyens.
Le Frère maltraite assez ses Gazaouis
pour compatir jamais avec ceux de Palestine.
Et pour justifier l’insensé voilà qu’on
nous sort toujours la fameuse et foireuse formule de « qui aime bien
châtie bien » ?
On en voit de
toutes les couleurs
Ici, des pays frères qui mettent leurs
imams en prison pour avoir fait montre d’un peu de punch dans leurs prêches
contre Tsahal, son génocide, ses tueries.
Là, des pays frères qui arrêtent leurs
citoyens dans une manifestation pro-Hamas, craignant en fait que le feu prenne
et qu’on passe du silence à l’insolence, qu’on dénonce et qu’on annonce le vice
de chez vice c’est-à-dire de chez nous. Et non d’Israël !
En fait, il faut lire dans cette attitude
un jeu de reflets, de ressemblances et de correspondances avec la
« glorieuse démocratie » du pays de Tsahal.
Tout cela est bien vrai. Et en fait il y
a du vrai même dans le faux.
La limite ? Aucune désormais pour
être à même de décider d’une éthique qui préserve les droits de personne.
Portes ouvertes aux vents et aux froids de tous les pôles. Les systèmes arabes
ne connaîtront plus aucune paix véritable qu’un Printemps ardent ne viendra de
ses exigences récuser.
Le temps du compte à rebours a bien
commencé pour tous. Tremblez dirigeants qui comptez échapper aux jugements de
vos juges pervers ! Vous comparaitrez tôt ou tard devant les colères des
masses chauffées à blanc.
Gazaouis, qui, d’Israël ou des pays
arabes, vous a causé plus de tort ?
Si, comme moi, vous avez vomi vos tripes
de voir le Frère s’acoquiner avec l’ennemi, lui serrer la main, lui taper
l’épaule, le défendre, le recevoir, le préférer à vous, l’aduler, malgré tout,
c’est-à-dire les injustices, les bains de sang, les haines, les peines
quotidiennes… alors vous avez peut-être encore du sang pur qui coule encore
dans vos veines.
Laissez-les se congratuler, les temps
sont par nature inconstants et peuvent du jour au lendemain appeler contre les
traitres la foudre pour secouer leur indifférence et faire d’eux des clowns ou
des esclaves à la merci de vos bourreaux.
Trêve
d’extrapolation !
Si l’adversaire remportait de haut
l’affection du Frère, pourquoi alors toujours le désigner ? Pourquoi ne
pas pointer du doigt vers les siens. Eux qui, toujours trichent, déplacent les
cursus. Vous privent du coup de main physique et chaud, vous égarent dans
l’incroyable, vous laissent seuls, dans les labyrinthes des promesses
attiédies, des rendez-vous rarement honorés. La patate à la main mais
refroidie.
Les Gazaouis n’ont qu’à rester sous
terre. Leurs désirs doivent attendre, montrer patte blanche à Israël et Mahmoud
Abbas.
Ainsi conçus les fantasmes et les peurs
des dirigeants arabes, ceux-ci aimeraient les Gazaouis plutôt morts sous les
bombes que vivants ou espérant exporter la révolution. C’est-à-dire la parole
qui a réinventé le combat et peut réinventer le monde, libérer les peuples
arabes abrutis par des logorrhées moralisantes, de fausses attitudes, et des
logiques vieillissantes.
Car, ne sachant pas muer vers mieux ni
commuer la force des désastres bien réels qui atteignent leurs peuples,
déteignent sur leurs âmes profondes qui ont toujours encaissé les peines, les
tenants des systèmes se découvrent le génie de se corrompre par eux-mêmes,
d’entraîner tout ce qui les approche dans un délitement des valeurs, pour ne
pas dire déliquescence généralisée.
Eux, les désormais bourgeois, n’aiment
pas s’appeler nouveaux colons. Pourtant si, ils occupent des terres, amassent
de l’argent, s’accordent des biens sur des iles mirifiques, usent d’un pouvoir
qui ne leur vient pas du peuple mais d’eux-mêmes et des hasards de l’histoire,
des votes truqués, du racket éhonté des deniers publics et des coups de force.
Rien en fait qui puisse dans ces cas servir de modèles à suivre aux honnêtes
gens.
Rien non plus à attendre de positif des
vols par effractions qui remplissent les coffres forts des banques suisses,
saignent à blanc* l’économie de leurs pays, ravalent des générations entières
dans une existence insalubre, émaillée de bousculades et d’épouvantables cohues
de miséreux.
Dégringolade vertigineuse des pays sur
tous les plans. On stationne dans un non-sens que rien ne fera abdiquer ou
céder que par la force, la violence ou les pressions populaires d’envergure
extraordinaire, comme d’arriver à un blocage de toute activité, comme de mettre
le pays en cale sèche. C’est-à-dire en sursis de mort ou en reviviscences.
Selon que le rapport de force populaire engagé contre le statu quo du pouvoir
soit décisif, hésitant ou évasif.
Les peuples doivent jouer le tout pour le
tout contre des systèmes eux-mêmes aux mœurs jusqu’au-boutistes – par-là
courant le risque de l’effondrement s’ils s’avisaient un jour de desserrer la
poigne. L’histoire montre à quel point peuvent être intraitables toutes les
révolutions à l’égard des fauteurs de misère ennemis des masses.
Ils laissent pourtant loin le passé de
résistants des ancêtres et s’adonnent même à le faire disparaître.
Allons voir dans un de ces pays où il ne
reste rien des réalisations des années soixante-dix.
On a dévidé le cocon de cette décennie,
déboutonné, déboulonné, vidé le pays de ses moyens, remis tout à plat, non pour
obtenir ce qu’il y a de mieux, mais pour des démantèlements « en
règle », un sabotage qui porte bien son nom, qu’on voit dégénérer en pure
folie, mettre le cap vers une mort certaine.
Vers tout cela donc d’ahurissant qui ne
semble guère attirer l’attention mais tout de même porte et annonce fièrement
la déchéance et l’abandon. Voire la fin absolue des espérances.
Massacre à la
tronçonneuse
Il s’est passé et continue à se passer
une réelle conspiration qui a consisté par la mise en branle d’un grand
mouvement de démantèlement du patrimoine national et d’un autre point de vue un
branle-bas et une course à l’enrichissement dont l’effet évident a été de
mettre le pays sous les décombres.
Ni passé ni présent n’ont bonne presse.
Seul l’avenir compte qu’ils voient fastueux et bienheureux à tant amasser
d’argent. Seul compte de priver le peuple de ses libertés, de l’empêcher de
s’exprimer, de mettre en prison des années durant tout ce qui bouge et en fait
ceux en particulier qui trouvaient outrageuse la parole des hauts dirigeants ou
remettaient en question leur légitimité.
Gaza, toujours le mot de révolte à la
bouche, ignore tous les autres – celui de soumission tout particulièrement.
Autant dire le danger qu’elle représente si elle pouvait briser ses chaînes.
Gaza libre c’est la revanche du verbe sincère qui voyage et libère.
Elle ne fait pas peur qu’à Israël. Elle
terrifie les pays frères et voisins qui pratiquent la politique de l’autruche.
Qui reprennent à la suite d’Israël, de l’Europe et des USA la rengaine du
terrorisme. Comme si le terrorisme n’était pas une création de leurs mains.
Comme si les génocides et les massacres d’innocents étaient plus doux, plus
avantageux que les ripostes en réalité impuissantes.
Lesquelles faux-frères, voulant toujours
les guerres chez les autres que sur leurs terres, en attentistes avérés,
attendent que passe la tourmente – la tête enfouie dans le sable. Pensant
toujours est-il au jour où ils peuvent resserrer la main qui a étranglé les
innocents sur leurs lits d’hôpital – pire, enterré vivants vieillards, femmes
et enfants sous des déluges récurrents de bombes données gracieusement par les
USA et l’Europe, parrains maléfiques exportateurs de démocraties boiteuses
Finalement l’Iran arrive pour donner son
opinion. Mais les Arabes retirent leurs têtes du sable. Attention le terrorisme
accourt. Hamas et Hezbollah reviennent. Autant aller le crier sur les toits à
l’attention des maîtres du monde. Dire que le pire est devant Israël. Et ne
saurait être évité sans des pourparlers qui rassurent le gentil Occupant sur sa
sécurité – pour ne pas dire son droit à l’éternité. Car sinon c’est toute la
région qui s’embraserait. En prendrait plein la gueule.
Ainsi le Dr Salem Alketbi dans un
article paru sur Agoravox écrit-il pour signifier tout le mal dont sont
capables les islamistes si les autorités de la région ne traitaient la question
avec sévérité :
[…] la sécurité
et la stabilité et ce qu’on appelle l’axe de la résistance dirigé par l’Iran,
qui vise à déstabiliser la région et à poursuivre les vagues de violence et les
effusions de sang sous divers prétextes, la question palestinienne étant au
cœur de l’ordre du jour de cet axe, qui fournit à l’Iran et à ses mandataires
la couverture dont ils ont besoin chaque fois que l’occasion se présente de
renverser à nouveau la situation.
Il suffit que la longévité des
« pauvres » pays du golf soit menacée pour qu’aussitôt leur destin
soit lié à celui de l’ennemi. Ce qui par, USA interposés, scelle d’office les
accords Arabo-israéliens et transforme les rapports avec Gaza, devenant du coup
aux Frères un marron brûlant dans les mains. Voire une pierre pointue dans la
chaussure. La discussion va alors porter sur comment tranquilliser Israël et
mettre les pays frères au diapason. D’une part on insistera sous la houlette du
même Israël sur la dangerosité d’un Hamas « terroriste ». De l’autre,
on affermira l’idée d’une Gaza biberonnée aux dollars des Arabes, qui, de toute
façon, veillera à ne pas froisser ses généreux donateurs. Eux, pour sauver la
face, toujours prêts à régler la facture devant permettre de remettre sur pied,
chaque fois que cela arrivait, le pays sinistré par Israël.
La compromission des Arabes avec Israël
n’est plus un secret pour les peuples d’ailleurs vaincus par d’implacables
gouvernants et leur imposant tout ce que l’honneur et la dignité leur
interdisent d’accepter. Le même Dr Salem Alkatbi dans le même article comme
d’une banalité sans conséquences désastreuses :
Les sages de
notre région arabe et d’Israël espèrent surmonter ce conflit dès que
possible, éliminer ses effets dévastateurs et guérir les blessures des
deux côtés afin de pouvoir se tourner vers l’avenir. Cependant, la
réalité est qu’il est très difficile d’y parvenir en peu de temps, surtout
au niveau de l’opinion publique et de la conscience collective dans le monde
arabe et islamique.
Le levain qui
rend grand
La liberté : un vent contagieux. Et
ce vent, qui se déplace par lui-même, ne connait pas de frontière. Il dérange
où qu’il aille. Il est aux autocrates venus des frontières sur leurs chars
comme aux monarques désignés par eux-mêmes – c’est-à-dire par personne. Il sème
les graines. Il est celui qui inspire les réflexes de la sédition. Enfantant la
bonne idée dans les mémoires sidérées. Lieux privilégiés des gestations, des
révolutions et autres insurrections.
Il revient quand on ne l’attend pas,
revisite les décombres pour y reconnaître l’anomalie, et redonner vie à celles
de ses idées qui ont failli triompher.
Il est le levain tout patient mais tout
puissant, qui, jamais ne s’essouffle, va en fermentant lever le pain, le
gonfler, l’enrichir de principes, lui donner sa saveur à nulle autre
pareille... ainsi de la liberté et du levain agissant sur l’âme, qui,
lentement, transforme l’être des gens jusqu’à les rendre intransigeants.
Agissant de façon nette sur dans les
têtes fécondes des êtres inaliénables pour il apporte un autre air aux narines,
une autre saveur à la vie profanée par la secte des arrivistes. Ceux-là
pourrissent toujours de l’intérieur – de la tête, il va sans dire, comme les
poissons. Pourrissent d’abord par la tête avant la gangrène totale qui les
annonce de loin.
On les sait déjà
pourrissant avant d’être jetés ou retournés à l’océan de leur néant. Sans
viatique ni honneur. Tout au fond de la fosse. Sans leurs lèches-bottes. Ni la
flicaille servile qui les défendait des masses. Celle-ci par eux d’ailleurs
appauvries, opprimées, écrasées.
Leurs fossoyeurs portant masque
témoignaient souvent de mettre à terre des corps à ce point corrompus que pour
ne pas succomber à leurs odeurs ils se bouchaient les nez.
Depuis que leur bonne moralité laisse à
désirer, ils ont des peurs si tenaces que les masses se déchainent et les
surprennent dans leur sommeil. Tripes nouées. Nuits hantées de colères hurlées.
Sueurs froides. Fièvres dévorantes.
Il y va de leurs châteaux qu’ils
voulaient grands et hauts, de leurs espérances qui tomberont dans l’eau.
Cauchemars. Sentiment prégnant de
déchéance. Ils sont précipités du haut de leur démesure. Tombent sur terre et
se broient les os.
Bienvenue sur notre île merveilleuse –
dit une voix nécessairement suave. Ici, l’air est plus pur. On garde bien votre
argent. Vos rêves ne seront guère perturbés. Les nuits n’ouvrent les yeux que
pour voir le noir partir, les horizons jouer à chasser les nuages, les soucis
s’effilocher avant même de naître et de trouver preneur.
Que de fois, dans le secret du cœur, ils
ont formulé les vœux de se faire enterrer loin des leurs ! Ils savent la
foule fort présente pour un dernier adieu. Présente aussi, paraît-il, pour les
maudire. Alors qu’ils passaient dans leurs cercueils. Tout drapés du drapeau
brodé d’or. Nom d’Allah et attributs de la nation. Celle-là même qu’il
trahissait et trainait dans la boue.
Lieux d’exils. Repaires confortables
pour loups traqués. Et refuges pour transfuges. Arrachement de soi. Racines
violentées. Pays de rechange, non d’échange. Certes recels de biens autorisés.
Mal pardonné. Le divin roi Dollar pour seul maître.
Caché de toutes les justices. Vive
l’argent-roi. Vive l’argent-loi. Corrupteur des juges et des procureurs.
Dommage qu’on ne puisse pas acheter
aussi l’éternité ni tromper la justice divine !
Annexe
Deux articles
rédigés par Dr. salem alketbi
1/https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-pays-du-golfe-vont-ils-payer-251931
2/https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gaza-et-la-terreur-au-moyen-orient-251945
Ma réaction au
deuxième article
o Bonjour Dr
Je serais vraiment ignoble si je passais sans répondre à votre article.
D’abord pour être crédible, il faut déjà faire preuve d’indépendance d’esprit.
Vous êtes clairement gagné à l’idéologie de votre pays et vous n’êtes pas près
d’en sortir jamais. On reviendrait à vous dans trois siècles vous serais encore
là à pester contre l’Iran et à servir votre pays en digne soldat. Or la vérité
n’a pas grand besoin de soldat pour la faire triompher. Enfermé dans les
carcans de votre nationalisme, je me demande si vous êtes qualifié pour trouver
qui est terroriste et qui ne l’est pas. Voire qui est fanatique et qui ne l’est
pas. Qui de l’Iran et de votre pays fait du tort ou du bien à la Palestine.
Vous êtes à l’image de vos dirigeants. Vautré dans le confort que vous permet
un sous-sol intarissable de dollars que le Hasard vous octroie et vous retire
d’ailleurs quand bon lui semble. Et vous êtes prêts à perdre votre âme, à plier
l’échine et à baiser les mains pour conserver cette « baraka »
d’Allah. Voilà pourquoi les Gazaouis trouvent grâce à mes yeux. Ce qu’ils ont
fait le 7 octobre est digne d’une humanité qui se respecte et qui sait faire
don de sa vie quand les recours pacifiques l’auront plutôt enterrée vivante.
Plutôt donc faire goûter le pire à l’ennemi que de le laisser jouir de notre
supplice. Je m’en tiens à ces mots mais je reviendrai avec un long article pour
témoigner contre un Monde arabe tombée au creux profond de sa lâcheté et de sa
déliquescence.
Mohammed-Salah ZELICHE
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