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Ce blog contient mes articles. Mais aussi des commentaires sur mon ouvrage "L’Écriture de Rachid Boudjedra". Ici, je réagis à l'actualité, partage mes idées et mes lectures. Mohammed-Salah ZELICHE

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samedi 23 décembre 2023

GAZA Plutôt Abbas que Hamas




 

GAZA

Plutôt Abbas que Hamas
Le monde arabe, fixant son choix, se déclasse et se dénonce

Par

Mohammed-Salah ZELICHE 

          Si, comme moi, vous avez vomi vos tripes de voir le Frère s’acoquiner avec l’ennemi, lui serrer la main, lui taper l’épaule, le défendre, le recevoir, le préférer à vous, l’aduler, malgré tout, c’est-à-dire les injustices, les bains de sang, les haines, les peines quotidiennes… alors vous avez peut-être encore du sang pur qui coule encore dans vos veines.






      Les pouvoirs arabes sont à peine avertis des revendications de leurs peuples qu’on les voit déjà sur le pied de guerre.

      Non pour reconnaître leurs torts et y remédier, ni pour s’excuser ou faire amende honorable. Leur plan arrêté depuis la nuit des temps ne consista toujours qu’à laisser la crise en l’état et qu’à tabasser les mécontents.

Des pouvoirs sur fonds moral et mental intraitables

      « Un pays qui n’a pas de problème n’est pas un pays. Et le nôtre, Dieu merci, n’a pas de problème », disait un jour un des autocrates du monde arabe dans un discours truffés d’anomalies. Voire révélateurs de l’espèce de personnalité aux mains desquelles l’on remet fréquemment les clefs du pays.

      Voilà qui montre dans quelle « galère », de prime abord, on se trouve embarqué. Pas pour aller très loin. N’est-ce pas.

      La question se pose de savoir si un tel homme est conscient de l’endroit où il veut emmener son monde. Tant tout le temps il va sûrement se perdre dans des culs-de-sac. Et tant pour en sortir il ne fera souvent que tourner en rond, répliquer, récidiver.

      Il est le père fouettard.

      Le juge, le maître d’école, le père de famille, le gendarme, le geôlier… c’est encore lui. Les délits politiques, il s’en occupe en personne. Il gère tout à l’ancienne. Avis aux trotskistes et autres islamistes. Il met tout ce qui bouge en prison.

      A l’instar de ses prédécesseurs et de ses successeurs. Tous pétris de cette pâte qui ne lève pas. Dont personne ne mange jamais le pain.

      Ils arrivent. Ils passent. Ils ne laissent pas de traces. En effet ils ne sont pas efficaces.

      On dira d’eux qu’ils furent tous néfastes et inutiles. En fait, plus par leur absence que par leur présence ou leur intolérance.

      Avec eux s’ouvrent le ballet des chefs sans charisme, le bal des boiteux, le défilé des mal-aimés.

      La crise laissée par eux va en s’aggravant toujours vers des échecs cuisants à l’allure d’impasses insurmontables.

      Ainsi survivent-ils dans la mémoire de leurs administrés. Tout comme vont survivre à travers eux les maux. Prospèrent les tares et les torts. De tous les temps et de tous les vents. Légitimés par des lois scélérates et iniques. Elles-mêmes dignes filles des mentalités archaïques. 

Hommes de mains

      Arrestations, coups de matraque, chantage, terreur, tortures… constituent les ingrédients habituels de dissuasion. Mais le tout se joue devant des juges et des procureurs qui exigeront des peines maximales.

      Dès l’aube, les forces de l’ordre, par cohortes et par meutes, investissent les rues, les places, les squares : elles sont les chasseurs qui partent tôt dans les bois débusquer le gibier et rentrer avec de fameux trophées.

      Harnachées, comme on les voit d’habitude.  Bivouaquant jusqu’au soir ou jusqu’au matin. Prêtes donc à parer à toute éventualité. A commettre les pires brutalités. Prouvant fidélité à ceux-là mêmes qui les payent certes, mais les payent mal, les maltraitent. Pour ne pas dire les paupérisent et les appauvrissent. 

      Qu’importe la couleur ou l’odeur de l’idéologie qu’elles ont ralliée. Un système sans nom suffit. Ainsi que des étendards qu’on arbore et adore.

      Mécontentement populaire ne signifie d’autre que sursauts de dignité ou velléité révolutionnaire.

      Cela certes peut les concerner.

      Mais il les implique stupidement.

      Elles choisissent le camp des « pères fouettards » et ne le regrettent toujours qu’après avoir pris la mesure exacte de leur erreur, bien tard, quand elles-mêmes sont tabassés, traités de cancres, mutées ou démissionnées.    

L’ère des méfaits révélés

      Voilà un langage terrible de conséquences. Le tenant du pouvoir ne le tient guère pour des mots en l’air : sonnant outrageusement et pouvant lui coûter cher de ne lui tendre qu’une oreille.

      Appelez-le comme bon vous semble. Tout inquiète et alerte. Surtout le feu. Tant on a de foin dans la bedaine. Qui-vive de rigueur. La tension monte toujours d’un cran. Tout désigne les auteurs. On les connait maintenant.

      Le temps des méfaits révélés est arrivé. Méfaits vérifiés et archivés. Les motifs ne manquent pas. Les coups pleuvent drus. De général on rétrograde à caporal. Tous les coups sont permis.

      De quoi penser à des lendemains de coups d’Etat, certains ratés et d’autres pas. Penser aux tenaces printemps arabes et aux menaces restées en instance.

      C’est d’ailleurs sans parler des idées et des combats qui émancipent les peuples, les poussent dans les rues qu’ils remplissent de slogans hurlés

      Ils n’apprécient guère qu’on emprunte les chemins de traverse ou d’aller droit au but : ils sont portés à tergiverser et à mentir comme ils respirent.

Ils nagent dans la fange

       Les méthodes de ceux qui vont droit au but et ne consultent que l’heure de leur horloge les décontenancent et les confrontent à leurs impuissances. Voilà qui leur fait perdre le nord. Et pire que le nord, les amènent à rechercher la vérité et l’essentiel comme on chercherait une aiguille dans une botte de foin.

       Cela les met dans de tels états qu’ils ne savent pas d’où leur vient de se perdre dans moins que rien sans d’ailleurs retrouver jamais d’empire sur eux-mêmes.

       Force est de constater qu’ils nagent dans la fange et l’eau trouble de leurs incohérences jamais regardées en face. D’être hors sol et hors norme les mine de l’intérieur et leur occasionne moult terreurs, mais aussi des fureurs qui les transforment en grands tyrans.

       Ils ont une dent contre ceux qui, comme eux, ne se payent pas de mots, mais priorisent l’efficacité et les tiennent pour irresponsables. Pas question de laisser quiconque rêver de justice, de dignité, de bonne gestion des affaires de l’Etat.

Pouvoir sans partage

      Le pouvoir ils le tiennent pour toujours et sans partage puisqu’ils s’assoient dessus et ne le cèdent qu’une fois la Mort au pied de leurs lits.

      Ils ont à peine pris les rênes du pouvoir qu’ils sont déjà allés loin en bêtises et en cruautés. Rien ne saura empêcher leurs pays d’être d’implacables prisons à ciel ouvert. Ils sont le mépris qui refuse aux peuples le droit d’évoluer vers mieux.

      Pire, ils les volent, les désolent, les violent, les camisolent, les emprisonnent.

      Il leur plaît de les voir empêtrés dans la misère qu’ils créèrent de leurs mains sévères, il leur plaît de les y maintenir par la force et d’appeler contre eux la maladie, la médiocrité, l’ignorance, les pires privations...

Liberté et vérité

     La liberté et la vérité, ils les veulent amputées : la première de ses mains, de sa langue et de ses pieds ; la seconde de sa clarté. Et, en tout cas, ils les affublent toutes les deux d’un bandeau sur les yeux. Ils les verront toujours, l’une et l’autre, d’un mauvais œil. Sauf à faire souvent semblant d’être unis pour le meilleur et pour le pire avec leurs peuples.

     Eux, de fait, solidaires de leurs frères – ceux gisant plutôt que vivant. Frappés du malheur et pourchassés de leurs demeures – à Gaza ou ailleurs.



Seuls face au malheur

      Malheureux, eux, parce que seuls contre tous. Contre les sionistes et les illusionnistes – l’Europe en tout cas prônant la solution à deux Etats mais donnant tout à ceux qu’elle a exterminés avant de le regretter, d’offrir la terre de Palestine pour se racheter une virginité et se faire pardonner ses torts en réalité toujours présents dans les esprits.  

      Seuls parce que faisant face au Malheur venu de loin sévir contre eux voilà déjà au moins un demi-siècle. Malheur nullement inquiété par l’Europe, qui, piégée par sa fourbe générosité, l’a abrité, trahi, livré aux fours crématoires, va maintenant continuer à cautionner ses cruautés, ses excès, ses torts, ses terreurs infligés à un pauvre peuple délaissé des siens – eux-mêmes compromis avec l’ennemi, eux-mêmes vautrés dans le fauteuil que leur tendait la lâcheté et amenés déjà à justifier la « normalisation » sans contrepartie. 

      Eux les habitants d’une terre arrosée de sang et de sueurs des ancêtres, qui a en tout cas appartenu à leurs pères, mère, grands-pères et arrières grands-parents. Peuple démuni de tout, réduit à rien – voire, sans rien pour esquiver chaque coup lui venant de démons sanguinaires, sans trouver clémence que sous terre.

      Malheur venu avant l’aube les surprendre dans leur sommeil, les chasser de leurs demeures. S’y installer avec chats, chiens, kippas, chants ayant pris à tous les temps et tous les pays, chars neufs conçus pour foncer sans crier gare sur les taudis assommés de sommeil, violons aigris souvent, pleurnicheurs toujours, apitoyant les cœurs faussement compatissants.

      Attirails de guerre ramenés en fait dans des bagages sentant le vieux temps, l’errance allant en rancissant pour ne devenir que rancœurs, folie intense, désirs de vengeance et envie d’écraser tous ceux qui prennent leurs vérités pour des mythes fabriqués. Sans pour les excuser que l’arrogance et les motifs spécieux d’une religion ayant séjourné là avant d’aller voir loin. Là où l’herbe est plus verte et les champs plus spacieux.

      Malheur venant qui d’un Maghreb, qui d’une Pologne, qui d’une Russie, qui d’ailleurs, de là où, dit-on, rien ne leur a réussi.

      De là où certains les ont méprisés et d’autres livrés à l’horreur de la race supérieure – qui les a brûlés vifs. Il fallait en effet « en finir » une fois pour toutes, sauver l’honneur de l’Europe exorcisée plutôt qu’excisée. Celle-là même qui, nourrie de rumeurs, de bruits et de furie, trouvait là son meilleur bouc émissaire.

      Autant dire la folie montant ses grands chevaux, galopant à travers campagnes et montagnes et sonnant l’hallali alors que le mal propagé aurait sur elle une bonne longueur d’avance, avec, parait-il, la gangrène qui partout l’accompagne, partout s’étale, sans laisser sur leur passage que la souche agonisante qui met tout de même le monde en garde.

      Appel désespéré autrement dit pour un sursaut de dignité et de reconquête d’identité.

      Ils laissent Gaza entre les mains d’Israël qui l’étrangle et lui dicte ses lois. Ils abandonnent Gaza à l’ennemi qui en fait son trophée, remporte sur eux qui frappent les Gazaouis dont ils ne voulurent jamais appuyer la lutte qu’avec des dollars impuissants.

      Les désirs des peuples, les vrais désirs, de liberté dans toute l’acception du terme, ils n’ont jamais su les voir, ils ne les verront à aucun moment et ne seront comptés ni en tant que tels ni à satisfaire du tout.

      Pervers leur semblent-ils, ces désirs et perfides leurs desseins. Le pervers et le perfide voient en fait des pervers et des perfides à l’heure de leurs montres et au temps des calculs intéressés. Comme le fainéant qui ne voit autour de lui que des traine-savates. Il est donc tellement bourré de contradictions qu’il va chercher ces boucs émissaires précisément chez ceux qu’il savait capables de pénétrer dans son être et d’y décrypter toute la panoplie de ses tares dissimulées.

      Mortels désirs, nuisibles aspirations, fatales espérances, volonté condamnée de voler plus haut un jour dans des ciels bleus, dégagé de toute ombre malsaine. Vu qu’ils voient l’humanité du mépris dont ils sont pétris qui, lui, lui refuse d’être affranchie des boulets quotidiens, des jougs odieux, des chaînes funestes.

      En effet, de toutes ces façons d’être heureux au monde qui nuisent à la tranquillité des esprits à jamais fascisés, encombrés des maux par eux perpétrés. Bref, être libre et heureux : voilà qui, aux arrivistes, aux opportunistes de tous bords et de tous temps, n’apporte qu’outrage et mauvaise conscience.

      Ce serait aux fonds des geôles que ces derniers les aimeraient voir jusqu’au terme de leurs vies.

      Ce serait plutôt morts qu’ils préfèrent les voir. Et en effet, les geôles ne leur paraissant pas suffisantes pour contenir autant d’ardeurs et de révoltes dont ils sont les initiateurs et les inspirateurs, on tente encore d’extirper l’écharde douloureuse fichée dans les cœurs, tempérer la rage qui les animent.

      Parce qu’en réalité on ne canalise pas les colères mais on voudrait les répercuter sur les révoltés eux-mêmes. Comme on aimerait faire avec des porteurs de ceintures explosives.

      Pas question de canaliser quoi que ce soit. Cela concerne les psychologues. Et les psychologues ne trouvent pas leur place. Elles sont ailleurs les solutions – tout à l’autre bout du monde pour qu’on puisse jamais les ramener dans leurs pays frustrés.

      Le législateur ne connait pas les nobles intentions, il ne légifère pas pour exorciser le monde de ses démons. Il est le diable qui endiable tout ce que ses doigts touchent. Il travaille pour lui, pour assurer ses arrières et ses lendemains.

      Et il fallait alors encore en appeler aux tortionnaires, aux bourreaux outillés toujours en tabliers attendant les ordres de pousser le calvaire des malheureux à l’extrême. Un peu comme des chirurgiens mais là plutôt pour programmer, précipiter la mort, rendre à la souffrance ses lettres de noblesses.

      Voire lui rendre tous ses droits : ceux existant déjà pour briser les résistants, ravaler l’honneur au rang de déshonneur, pour ne pas dire tuer la bonne humeur sur les visages, et instaurer les ténèbres indissolubles. A ceci près en effet que le chirurgien intervient pour extirper le mal des profondeurs atteintes.

      La dissidence ne serait pour les tenants du pouvoir dans ce cas qu’un mal dispersible et transmissible à neutraliser absolument en isolant les porteurs dans les prisons ou en en extrayant le germe par la torture physique et morale, en fait par la mise à mort lente, message puissant, en soi, à ceux qui en auraient les mêmes desseins,  les mêmes pulsions.

      C’est sous la forme d’un parallèle de prime abord simple que nous apparait la dialectique de tels paradoxes. ou la problématique peuples arabes versus autocrates. Mais il faut encore voir du sadisme qui ignore les droits de l’homme et pousse la satisfaction de pratiquer le génocide de masse pour raser la menace qui, elle, est de la responsabilité individuelle.

      Qu’on me dise que cela est du seul ressort israélien, je répondrais que je n’en crois rien.

      Le Frère, reconnaissons, n’est pour autant pas moins féroce avec les siens de citoyens.

      Le Frère maltraite assez ses Gazaouis pour compatir jamais avec ceux de Palestine.

      Et pour justifier l’insensé voilà qu’on nous sort toujours la fameuse et foireuse formule de « qui aime bien châtie bien » ?



On en voit de toutes les couleurs

      Ici, des pays frères qui mettent leurs imams en prison pour avoir fait montre d’un peu de punch dans leurs prêches contre Tsahal, son génocide, ses tueries.

      Là, des pays frères qui arrêtent leurs citoyens dans une manifestation pro-Hamas, craignant en fait que le feu prenne et qu’on passe du silence à l’insolence, qu’on dénonce et qu’on annonce le vice de chez vice c’est-à-dire de chez nous. Et non d’Israël !

      En fait, il faut lire dans cette attitude un jeu de reflets, de ressemblances et de correspondances avec la « glorieuse démocratie » du pays de Tsahal.

      Tout cela est bien vrai. Et en fait il y a du vrai même dans le faux.

      La limite ? Aucune désormais pour être à même de décider d’une éthique qui préserve les droits de personne. Portes ouvertes aux vents et aux froids de tous les pôles. Les systèmes arabes ne connaîtront plus aucune paix véritable qu’un Printemps ardent ne viendra de ses exigences récuser.

      Le temps du compte à rebours a bien commencé pour tous. Tremblez dirigeants qui comptez échapper aux jugements de vos juges pervers ! Vous comparaitrez tôt ou tard devant les colères des masses chauffées à blanc.

      Gazaouis, qui, d’Israël ou des pays arabes, vous a causé plus de tort ?

      Si, comme moi, vous avez vomi vos tripes de voir le Frère s’acoquiner avec l’ennemi, lui serrer la main, lui taper l’épaule, le défendre, le recevoir, le préférer à vous, l’aduler, malgré tout, c’est-à-dire les injustices, les bains de sang, les haines, les peines quotidiennes… alors vous avez peut-être encore du sang pur qui coule encore dans vos veines.

      Laissez-les se congratuler, les temps sont par nature inconstants et peuvent du jour au lendemain appeler contre les traitres la foudre pour secouer leur indifférence et faire d’eux des clowns ou des esclaves à la merci de vos bourreaux.

 

Trêve d’extrapolation !

      Si l’adversaire remportait de haut l’affection du Frère, pourquoi alors toujours le désigner ? Pourquoi ne pas pointer du doigt vers les siens. Eux qui, toujours trichent, déplacent les cursus. Vous privent du coup de main physique et chaud, vous égarent dans l’incroyable, vous laissent seuls, dans les labyrinthes des promesses attiédies, des rendez-vous rarement honorés. La patate à la main mais refroidie.

      Les Gazaouis n’ont qu’à rester sous terre. Leurs désirs doivent attendre, montrer patte blanche à Israël et Mahmoud Abbas.

      Ainsi conçus les fantasmes et les peurs des dirigeants arabes, ceux-ci aimeraient les Gazaouis plutôt morts sous les bombes que vivants ou espérant exporter la révolution. C’est-à-dire la parole qui a réinventé le combat et peut réinventer le monde, libérer les peuples arabes abrutis par des logorrhées moralisantes, de fausses attitudes, et des logiques vieillissantes.

      Car, ne sachant pas muer vers mieux ni commuer la force des désastres bien réels qui atteignent leurs peuples, déteignent sur leurs âmes profondes qui ont toujours encaissé les peines, les tenants des systèmes se découvrent le génie de se corrompre par eux-mêmes, d’entraîner tout ce qui les approche dans un délitement des valeurs, pour ne pas dire déliquescence généralisée.

      Eux, les désormais bourgeois, n’aiment pas s’appeler nouveaux colons. Pourtant si, ils occupent des terres, amassent de l’argent, s’accordent des biens sur des iles mirifiques, usent d’un pouvoir qui ne leur vient pas du peuple mais d’eux-mêmes et des hasards de l’histoire, des votes truqués, du racket éhonté des deniers publics et des coups de force. Rien en fait qui puisse dans ces cas servir de modèles à suivre aux honnêtes gens.

      Rien non plus à attendre de positif des vols par effractions qui remplissent les coffres forts des banques suisses, saignent à blanc* l’économie de leurs pays, ravalent des générations entières dans une existence insalubre, émaillée de bousculades et d’épouvantables cohues de miséreux.

      Dégringolade vertigineuse des pays sur tous les plans. On stationne dans un non-sens que rien ne fera abdiquer ou céder que par la force, la violence ou les pressions populaires d’envergure extraordinaire, comme d’arriver à un blocage de toute activité, comme de mettre le pays en cale sèche. C’est-à-dire en sursis de mort ou en reviviscences. Selon que le rapport de force populaire engagé contre le statu quo du pouvoir soit décisif, hésitant ou évasif.

      Les peuples doivent jouer le tout pour le tout contre des systèmes eux-mêmes aux mœurs jusqu’au-boutistes – par-là courant le risque de l’effondrement s’ils s’avisaient un jour de desserrer la poigne. L’histoire montre à quel point peuvent être intraitables toutes les révolutions à l’égard des fauteurs de misère ennemis des masses.

      Ils laissent pourtant loin le passé de résistants des ancêtres et s’adonnent même à le faire disparaître.

       Allons voir dans un de ces pays où il ne reste rien des réalisations des années soixante-dix.

       On a dévidé le cocon de cette décennie, déboutonné, déboulonné, vidé le pays de ses moyens, remis tout à plat, non pour obtenir ce qu’il y a de mieux, mais pour des démantèlements « en règle », un sabotage qui porte bien son nom, qu’on voit dégénérer en pure folie, mettre le cap vers une mort certaine.

       Vers tout cela donc d’ahurissant qui ne semble guère attirer l’attention mais tout de même porte et annonce fièrement la déchéance et l’abandon. Voire la fin absolue des espérances.

Massacre à la tronçonneuse

       Il s’est passé et continue à se passer une réelle conspiration qui a consisté par la mise en branle d’un grand mouvement de démantèlement du patrimoine national et d’un autre point de vue un branle-bas et une course à l’enrichissement dont l’effet évident a été de mettre le pays sous les décombres.

       Ni passé ni présent n’ont bonne presse. Seul l’avenir compte qu’ils voient fastueux et bienheureux à tant amasser d’argent. Seul compte de priver le peuple de ses libertés, de l’empêcher de s’exprimer, de mettre en prison des années durant tout ce qui bouge et en fait ceux en particulier qui trouvaient outrageuse la parole des hauts dirigeants ou remettaient en question leur légitimité. 

       Gaza, toujours le mot de révolte à la bouche, ignore tous les autres – celui de soumission tout particulièrement. Autant dire le danger qu’elle représente si elle pouvait briser ses chaînes. Gaza libre c’est la revanche du verbe sincère qui voyage et libère.

       Elle ne fait pas peur qu’à Israël. Elle terrifie les pays frères et voisins qui pratiquent la politique de l’autruche. Qui reprennent à la suite d’Israël, de l’Europe et des USA la rengaine du terrorisme. Comme si le terrorisme n’était pas une création de leurs mains. Comme si les génocides et les massacres d’innocents étaient plus doux, plus avantageux que les ripostes en réalité impuissantes. 

       Lesquelles faux-frères, voulant toujours les guerres chez les autres que sur leurs terres, en attentistes avérés, attendent que passe la tourmente – la tête enfouie dans le sable. Pensant toujours est-il au jour où ils peuvent resserrer la main qui a étranglé les innocents sur leurs lits d’hôpital – pire, enterré vivants vieillards, femmes et enfants sous des déluges récurrents de bombes données gracieusement par les USA et l’Europe, parrains maléfiques exportateurs de démocraties boiteuses

       Finalement l’Iran arrive pour donner son opinion. Mais les Arabes retirent leurs têtes du sable. Attention le terrorisme accourt. Hamas et Hezbollah reviennent. Autant aller le crier sur les toits à l’attention des maîtres du monde. Dire que le pire est devant Israël. Et ne saurait être évité sans des pourparlers qui rassurent le gentil Occupant sur sa sécurité – pour ne pas dire son droit à l’éternité. Car sinon c’est toute la région qui s’embraserait. En prendrait plein la gueule.

       Ainsi le Dr Salem Alketbi dans un article paru sur Agoravox écrit-il pour signifier tout le mal dont sont capables les islamistes si les autorités de la région ne traitaient la question avec sévérité : 

[…] la sécurité et la stabilité et ce qu’on appelle l’axe de la résistance dirigé par l’Iran, qui vise à déstabiliser la région et à poursuivre les vagues de violence et les effusions de sang sous divers prétextes, la question palestinienne étant au cœur de l’ordre du jour de cet axe, qui fournit à l’Iran et à ses mandataires la couverture dont ils ont besoin chaque fois que l’occasion se présente de renverser à nouveau la situation.

       Il suffit que la longévité des « pauvres » pays du golf soit menacée pour qu’aussitôt leur destin soit lié à celui de l’ennemi. Ce qui par, USA interposés, scelle d’office les accords Arabo-israéliens et transforme les rapports avec Gaza, devenant du coup aux Frères un marron brûlant dans les mains. Voire une pierre pointue dans la chaussure. La discussion va alors porter sur comment tranquilliser Israël et mettre les pays frères au diapason. D’une part on insistera sous la houlette du même Israël sur la dangerosité d’un Hamas « terroriste ». De l’autre, on affermira l’idée d’une Gaza biberonnée aux dollars des Arabes, qui, de toute façon, veillera à ne pas froisser ses généreux donateurs. Eux, pour sauver la face, toujours prêts à régler la facture devant permettre de remettre sur pied, chaque fois que cela arrivait, le pays sinistré par Israël.

       La compromission des Arabes avec Israël n’est plus un secret pour les peuples d’ailleurs vaincus par d’implacables gouvernants et leur imposant tout ce que l’honneur et la dignité leur interdisent d’accepter. Le même Dr Salem Alkatbi dans le même article comme d’une banalité sans conséquences désastreuses :

Les sages de notre région arabe et d’Israël espèrent surmonter ce conflit dès que possible, éliminer ses effets dévastateurs et guérir les blessures des deux côtés afin de pouvoir se tourner vers l’avenir. Cependant, la réalité est qu’il est très difficile d’y parvenir en peu de temps, surtout au niveau de l’opinion publique et de la conscience collective dans le monde arabe et islamique.

Le levain qui rend grand

       La liberté : un vent contagieux. Et ce vent, qui se déplace par lui-même, ne connait pas de frontière. Il dérange où qu’il aille. Il est aux autocrates venus des frontières sur leurs chars comme aux monarques désignés par eux-mêmes – c’est-à-dire par personne. Il sème les graines. Il est celui qui inspire les réflexes de la sédition. Enfantant la bonne idée dans les mémoires sidérées. Lieux privilégiés des gestations, des révolutions et autres insurrections.

       Il revient quand on ne l’attend pas, revisite les décombres pour y reconnaître l’anomalie, et redonner vie à celles de ses idées qui ont failli triompher.

       Il est le levain tout patient mais tout puissant, qui, jamais ne s’essouffle, va en fermentant lever le pain, le gonfler, l’enrichir de principes, lui donner sa saveur à nulle autre pareille... ainsi de la liberté et du levain agissant sur l’âme, qui, lentement, transforme l’être des gens jusqu’à les rendre intransigeants. 

       Agissant de façon nette sur dans les têtes fécondes des êtres inaliénables pour il apporte un autre air aux narines, une autre saveur à la vie profanée par la secte des arrivistes. Ceux-là pourrissent toujours de l’intérieur – de la tête, il va sans dire, comme les poissons. Pourrissent d’abord par la tête avant la gangrène totale qui les annonce de loin.

        On les sait déjà pourrissant avant d’être jetés ou retournés à l’océan de leur néant. Sans viatique ni honneur. Tout au fond de la fosse. Sans leurs lèches-bottes. Ni la flicaille servile qui les défendait des masses. Celle-ci par eux d’ailleurs appauvries, opprimées, écrasées.

       Leurs fossoyeurs portant masque témoignaient souvent de mettre à terre des corps à ce point corrompus que pour ne pas succomber à leurs odeurs ils se bouchaient les nez.

       Depuis que leur bonne moralité laisse à désirer, ils ont des peurs si tenaces que les masses se déchainent et les surprennent dans leur sommeil. Tripes nouées. Nuits hantées de colères hurlées. Sueurs froides. Fièvres dévorantes.

       Il y va de leurs châteaux qu’ils voulaient grands et hauts, de leurs espérances qui tomberont dans l’eau.

       Cauchemars. Sentiment prégnant de déchéance. Ils sont précipités du haut de leur démesure. Tombent sur terre et se broient les os.

       Bienvenue sur notre île merveilleuse – dit une voix nécessairement suave. Ici, l’air est plus pur. On garde bien votre argent. Vos rêves ne seront guère perturbés. Les nuits n’ouvrent les yeux que pour voir le noir partir, les horizons jouer à chasser les nuages, les soucis s’effilocher avant même de naître et de trouver preneur.

       Que de fois, dans le secret du cœur, ils ont formulé les vœux de se faire enterrer loin des leurs ! Ils savent la foule fort présente pour un dernier adieu. Présente aussi, paraît-il, pour les maudire. Alors qu’ils passaient dans leurs cercueils. Tout drapés du drapeau brodé d’or. Nom d’Allah et attributs de la nation. Celle-là même qu’il trahissait et trainait dans la boue.

       Lieux d’exils. Repaires confortables pour loups traqués. Et refuges pour transfuges. Arrachement de soi. Racines violentées. Pays de rechange, non d’échange. Certes recels de biens autorisés. Mal pardonné. Le divin roi Dollar pour seul maître.

       Caché de toutes les justices. Vive l’argent-roi. Vive l’argent-loi. Corrupteur des juges et des procureurs.

       Dommage qu’on ne puisse pas acheter aussi l’éternité ni tromper la justice divine !

 

Annexe

Deux articles rédigés par Dr. salem alketbi

1/https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-pays-du-golfe-vont-ils-payer-251931

2/https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gaza-et-la-terreur-au-moyen-orient-251945

Ma réaction au deuxième article

o    Bonjour Dr

Je serais vraiment ignoble si je passais sans répondre à votre article. D’abord pour être crédible, il faut déjà faire preuve d’indépendance d’esprit. Vous êtes clairement gagné à l’idéologie de votre pays et vous n’êtes pas près d’en sortir jamais. On reviendrait à vous dans trois siècles vous serais encore là à pester contre l’Iran et à servir votre pays en digne soldat. Or la vérité n’a pas grand besoin de soldat pour la faire triompher. Enfermé dans les carcans de votre nationalisme, je me demande si vous êtes qualifié pour trouver qui est terroriste et qui ne l’est pas. Voire qui est fanatique et qui ne l’est pas. Qui de l’Iran et de votre pays fait du tort ou du bien à la Palestine. Vous êtes à l’image de vos dirigeants. Vautré dans le confort que vous permet un sous-sol intarissable de dollars que le Hasard vous octroie et vous retire d’ailleurs quand bon lui semble. Et vous êtes prêts à perdre votre âme, à plier l’échine et à baiser les mains pour conserver cette « baraka » d’Allah. Voilà pourquoi les Gazaouis trouvent grâce à mes yeux. Ce qu’ils ont fait le 7 octobre est digne d’une humanité qui se respecte et qui sait faire don de sa vie quand les recours pacifiques l’auront plutôt enterrée vivante. Plutôt donc faire goûter le pire à l’ennemi que de le laisser jouir de notre supplice. Je m’en tiens à ces mots mais je reviendrai avec un long article pour témoigner contre un Monde arabe tombée au creux profond de sa lâcheté et de sa déliquescence.

Mohammed-Salah ZELICHE











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