LE JOUR QUE TOUS ATTENDAIENT
QUAND TANGUENT LES HEURES DES VIEUX JOURS
Hormis les rencontres sportives et les
prières en mosquées, les vendredis ne sont émaillés d’aucun incident
particulier. Les stades comme les mosquées incarnent pratiquement les seuls
lieux où la multitude humaine afflue. Autant dire le désir répété de fusionner
dans le même esprit de la même communauté.
Il
est ainsi des lieux et des espaces, d’antiques et habituels refuges où les
existences éplorées, maltraitées, excédées, froissées, voire accablées,
viennent puiser quelque consolation – et plus que la consolation se donner
l’illusion de quelque force ou quelque motif de changement. Lieux des
concertations silencieuses, des tacites accords, des enceintes étroites de
l’imaginaire collectif, des revendications partagées mais toujours
contrecarrées.
Et sans que cela n’arrive jamais à motiver personne d’aucune façon, ni inspirer la moindre piste acceptable de changement, les destins tout tracés contre le gré de tout un chacun, poursuivent leur chemin ponctué de jours moroses, de nuits fades, de semaines sirupeuses dans la routine d’un même vieux bateau sans repères depuis fort longtemps, qui a cessé de se porter garant du bien-être de ses usagers et de la panoplie des promesses d’ailleurs toutes restées vaines.
Bateau
tanguant en train de remmener à la clarté du jour la multitude humaine, elle
qui, depuis son grand cauchemar, s’accroche tant bien que mal en espérant
proche l’heure solennelle appelée dans toutes les prières.
PENDANT QU’ON VOGUAIT DANS LE VAGUE
Dans cet état des choses et ce flou déprimants,
les âmes grappillent lentement les minutes, les heures, les jours que le temps
leur donne à compter. Autant dire qu’on voguait dans le vague d’un train-train
insipide, assommé d’ennui, vautré dans un silence de tombe. Des gens en somme
rendus blasés par la force des choses. Ils ont cherché en vain à conférer du
sens à leur existence. Et celle-ci n’accordait à sa compréhension nulle prise à
nulle pensée.
Mais, alors que les rêves de vie
meilleure avaient cessé toute gestation, lassitude aidant, survient tout à
coup, sous l’influence de quelque force, le bouleversant 22 février 2019, comme
un immense coup de tonnerre dans le ciel rougeoyant du matin algérien. Force en
effet qu’on dirait mystérieuse et miraculeuse tant on la croyait née de rien et
spontanée.
Il n’en est rien en fait. En y pensant,
on voit qu’elle tenait d’une aspiration collective que le temps cristallisa
dans les êtres jusqu’à en faire un désir et besoin pressants. Autant dire une idée
en gestation en chacun des hommes et en chacune des femmes, qui, se corsant et
se renforçant, devient volonté et détermination. Et en fait elle devient
souffle général et intention en mouvement en vue d’un impératif rétablissement de
l’ordre dévoyé par l’esprit de clan, les appétits de gains, les lois de la
jungle.
L’ESPOIR INDOMPTABLE
Voici enfin l’indignation de tous devenir
tsunamique, criant haro sur les prédateurs qui (quoique montés sur leurs grands
chevaux et misant sur leur impunité et immunité, c’est-à-dire sur une prétendue
légitimité, sur une renommée fallacieuse, moins historique qu’achetée au marché
des dupes), ne trompent plus personne sur leur moralité de pacotille. Voici la
canaille donneuse de leçons d’honnêteté en route vers les prisons où on aurait
dû les envoyer plutôt que de les nommer ministres, préfets, généraux, députés… tous
voleurs avérés fieffés menteurs.
Voici enfin les senteurs de la révolution remplir les rues du souffle ardent de la liberté ramenées un vendredi 22 février 2019 sur les ailes d’un espoir indomptable qui donne la trouille aujourd’hui encore.
Ce texte est extrait d’un livre à paraître.
Toute reproduction est interdite.
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هذا النص مقتطف من كتاب قادم.
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يحظر الاست
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