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Ce blog contient mes articles. Mais aussi des commentaires sur mon ouvrage "L’Écriture de Rachid Boudjedra". Ici, je réagis à l'actualité, partage mes idées et mes lectures. Mohammed-Salah ZELICHE

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dimanche 7 janvier 2024

La folie à travers le prisme de Michel Foucault/MOHAMMED-SALAH ZELICHE


 

 

La folie

à travers le prisme 

de

Michel Foucault

 

Le langage à l’épreuve de l’insensé, de la vérité

 et 

de la liberté

 


par

MOHAMMED-SALAH ZELICHE

 

         La notion de langage est vaste et peut englober jusqu’au discours de la folie. D’ailleurs aussi déments soient-ils, les propos du fou ne sont guère dépourvus de vérité. Dans les textes particulièrement marqués par « une expérience radicale du langage », ceux de Hölderlin, Roussel, Artaud, Bataille, Michel Foucault (1926-1984) trouve les limites à la fois de l’œuvre et de son auteur. Il révèle en effet que la littérature emprunte souvent le même parcours que celui de la folie. Auteur de la très réputée Histoire de la folie (Gallimard, 1972), il entend situer précisément l’endroit de cette coïncidence.

          La dimension du moi de l’auteur, présente dans l’œuvre, sinon accompagnant son élaboration, ne peut cacher la part de son pathos, a fortiori quand il s’agit d’un pathos sévèrement développé. Et l’œuvre et son auteur dans ce cas, se retrouvent en situation d’aporie et de rupture. Comme si l’œuvre exigeait de son auteur qu’il ne consacrât qu’elle (ou qu’il ne se consacrât qu’à elle). Et comme si sa vie ne fût rien d’autre qu’elle et le représentera comme son âme profonde, sa conscience indomptable, sa vérité ou sa tutrice dominatrice.

          C’est un tragique rapport qui se développe, par lequel l’art prend toute la place, exigeant pour ainsi dire de l’artiste qu’il s’investisse totalement dans son œuvre ou qu’il l’abandonne. D’emblée, il y a deux vies distinctes : celle de l’auteur et celle de l’œuvre. Et chemin faisant, l’œuvre va vouloir entrer en fusion avec son créateur. Sa vérité à elle est à ce seul prix.

          Or, la vérité consistant dans la totale liberté, dans l’exigence abusive et le pouvoir sans limite, pousse l’artiste à se dessaisir de son œuvre. Soulignons que vie et vérité sont ne peut plus intimement liées. Et dans cet ordre des choses, nécessairement, les scènes transcrites dans le récit se structurent à l’identique des névroses. De sorte qu’à ce niveau de l’évolution de la relation œuvre/sujet, Foucault repère l’instant fort intense où le divorce devient inévitable. Il s’agit de l’instant où la folie n’accepte plus aucun partage.

          Là, tout prend fin. Rien qui puisse se faire ensemble désormais, l’extrême limite étant atteinte. L’œuvre ni l’artiste ne le toléreraient, le danger est imminent, ce serait enfin assister à sa déliquescence, à son effondrement propre, que d’aller au-delà de cette limite.

          Au moment où l’homme et l’œuvre doivent parler de la même chose, le lien inévitablement doit rompre et le cheminement commun s’arrête, prend fin. Foucault appelle cette limite « une expérience radicale du langage ». Le langage, n’étant pas habilité à assumer le rôle de la vie, s’éclipse nécessairement à cet instant précis. Il ne peut tolérer la charge que veut lui faire assumer l’existence attendu qu’ils n’appartiennent guère au même système : lui seul « forme le système de l’existence ». Force donc est de constater qu’il lui est demandé, à l’œuvre, l’impossible. Et elle ne peut répondre que par « l’absence d’œuvre ».

           Foucault trouve là ce qui peut définir et situer la folie. La limite imposée par le discours risque d’être la limite de la parole sensée. L’on sait à quel point un fou est généralement associé à son discours décrété comme in/sensé. Poser donc le problème de la folie de cette façon c’est le poser sous l’angle du langage et de l’impossibilité pour ce langage de canaliser le flot violent de sens. En tout cas, « l’absence d’œuvre » signifie l’exclusion dont la littérature ainsi que la folie sont atteintes à l’instant où le "raisonnable" paraît être transgressé, ou que l’in/sensé aspire à la dimension dévolue à la parole.

 

Capture de la folie ou capture de la parole

          Les problèmes que posait la folie à la société étaient résolus par une mise en internement systématique et une privation de la liberté. Était privé de liberté le fou mais aussi sa parole jusqu’en 1794, date à laquelle Pinel suite à la constitution de la psychiatrie, fit libérer les enchaînés de Bicêtre. Ce qui au regard de Foucault ne signifia pas d’autre qu’une nouvelle forme de capture de la folie.

          Le patient, en tout cas, était souvent soumis à un traitement qui lui ôtait jusqu’à sa volonté. Le problème de la connaissance de la folie, voire du rapport de l’homme, du savant, du philosophe à la folie resta donc toujours posé. Certes, avec Pinel et Tuke, l’idée d’une folie singulièrement négative fut abrogée puisque désormais considérée comme maladie mentale, c’est-à-dire considérée comme typiquement humaine. Mais la liberté du fou restait en soi sa vérité et l’expérience classique de la folie n’était dépassée qu’en apparence.

          Restait posée la question de l’être et du non-être qui nous ramène à Descartes (cf. Méditations, p. 57), soit au fameux « je pense donc j’existe » qui place la folie aux antipodes de la pensée, de la philosophie et de la raison. La vérité n’est possible, selon Descartes, qu’à partir du doute méthodique, éventuellement aussi à partir des rêves et de l’erreur, non à partir de la folie exclue et sommée de se taire.

          Plane donc sur la parole du fou une interdiction permanente que ne sauraient accréditer en principe la science, la connaissance et la philosophie. La psychiatrie, dont l’effet sur la folie est le même que celui de la raison, par conséquent, ne peut être la réponse adéquate et légitime, explique Foucault. En prenant position, celui-ci n’en méconnaît pas pour autant que la liberté est difficile d’appréhension, étant à l’horizon de la folie : « Entrevue dans les régions extrêmes où la folie pourrait parler d’elle-même, elle [la liberté] n’apparaît plus ensuite, dès que le regard se fixe sur elle, qu’engagée, contrainte et réduite ». (Histoire de la folie, Gallimard, 1972, p. 532).

          Le philosophe, de la sorte, loin de négliger la conception qu’a l’institution psychiatrique de la folie, écarte aussi l’idée d’une pensée confuse, d’une élaboration moindre, mais tout de même évoque la nécessité d’une structure cohérente. Celle de la psychiatrie demeure incapable de saisir la vérité du fou, par là ne recueille que « l’ironie des contradictions ». Il y a là en effet qui opère par détournements : l’espace de liberté du fou n’est plus le même et est considérablement réduit, il n’est innocent que dans l’absolu d’une non-liberté, on détache ses chaînes mais on le dépouille de sa libre volonté (cf. ibid., p. 533). C’est, finalement, l’histoire de la liberté du fou qui se met à se raconter à travers les péripéties de la folie, voire ses « impossibles désirs et la sauvagerie d’un vouloir, le moins libre de la nature » (p. 534).

          La réflexion de Foucault dans son versant historiciste, montre clairement le passage de l’état d’Étranger par rapport à l’Être à l’état d’Étranger par rapport à soi. Il montre en fait comment le langage de la folie commence à évoquer « le monde moderne, ses pouvoirs, l’inquiétude de l’homme, la vérité de l’homme et la perte de cette vérité ; par conséquent, la vérité de cette vérité » (p. 535).

        Considérant le foisonnement au XVIIe et XVIIIe siècle des textes où il est traité de la folie, et considérant l’absence de littérature de la folie dans l’âge classique, on peut convenir que la folie, même si elle continue d’inquiéter, cesse de paraître absolument absurde et donc finit par être écoutée comme un discours dont la vérité est en dehors de lui.

          Le Neveu de Rameau, et par la suite de nombreux écrits, annonce une littérature de la folie qui s’exprime à la première personne, tenant de vains propos et dans une grammaire insensée des paradoxes, énonçant quelque chose qui entretient un rapport essentiel à la vérité (pp. 535-536). Foucault à juste titre et dans cette lancée observe :

 « Ce rapport commence maintenant à se débrouiller et à se donner dans tout son développement discursif. Ce que la folie dit d’elle-même, c’est, pour la pensée et la poésie du XIXe, ce que dit également le rêve dans le désordre de ses images : une vérité de l’homme, très archaïque et très proche, très silencieuse et très menaçante : une vérité en dessous de toute vérité, la plus voisine de la naissance de la subjectivité, et la plus répandue au ras des choses ; une vérité, qui est la profonde retraite de l’individualité de l’homme, et la forme inchoative du cosmos […] » p. 536.

 

L’auteur du discours : une simple fonction

          Que l’on se réfère à Althusser, Lacan, Barthes ou Foucault, l’individu est saisi dans un ensemble de règles, soit dans un système de conventions et de grammaires, déterminants de la nature de ses rapports au monde. Cette tendance dès les années 1960 s'oppose à la conception existentialiste et à l'idée soutenue du modernisme artistique, celles-ci élevant l’auteur à la dimension d’un individu « singulier » qui aurait atteint une forme développée, hautement accomplie.

          Des noms, tel celui de Van Gogh, sont souvent cités pour souligner leurs destins particulièrement tragiques, en tout cas qui plaident en faveur de l’originalité, de l’authenticité caractéristique tant de la création que de la modernité. À ce sujet, pour remettre en question ce rôle singulièrement génial du créateur, on a souvent usé de l’expression « la mort de l’auteur ».

          L’auteur c’est avant tout un nom. Se regroupent autour de ce nom des textes dont la filiation est attestée par un rapport d’homogénéité, de réciprocité ou de concomitance. Le statut d’auteur place le texte en dehors de la banalité et de ce qui se dit au quotidien ; ceci, par conséquent, voue le discours à exister, à avoir une temporalité et à agir sur l’utilisateur. Or, toute parole ne saurait nier appartenir à une culture donnée – de là, son statut et le mode d’être de son auteur. L’inscription de cette parole au sein d’une société, si elle témoigne de son appartenance, ne l’en conduit pas moins à être confrontée aux autres discours.

          La fonction auteur renvoie au « fonctionnement de certains discours à l’intérieur d’une société ». Voir « Qu’est-ce qu’un auteur » in Bulletin de la Société française ; n° 63, Paris, 1969. Repris dans Michel Foucault, Dits et écrits, 1954-1988, tome I, Gallimard, Paris, 1994.

          L’auteur de L’histoire de la folie à l’âge classique, du fait de cette confrontation, appréhende la notion d’auteur dans son aspect moral, considérant la responsabilité qu’implique ce discours si singulier : est puni en effet l’auteur, si son texte est transgressif. Voilà qui donne au texte l’envergure d’un acte véritable, pris sérieusement en compte avant toute décision lui permettant d’accéder au statut de propriété et d’être mis en circulation. Par conséquent, Foucault qui voit là une possibilité nouvelle d’aborder les discours, propose :

 « Peut-être est-il temps d’étudier les discours non plus seulement dans leur valeur expressive ou leurs transformations formelles, mais dans les modalités de leur existence : les modes de circulation, d’attribution, d’appropriation des discours, varient avec chaque culture et se modifient à l’intérieur de chacune ; la manière dont ils s’articulent sur des rapports sociaux se déchiffre de façon, me semble-t-il, plus directe dans le jeu de la fonction auteur et dans ses modifications que dans les thèmes ou les concepts qu’ils mettent en œuvre » (ibid.)

 

         C’est que Foucault invite à chercher le pourquoi des discours, c’est-à-dire les règles qui ont participé au fonctionnement du langage, non dans ce que la liberté du sujet est capable de transformer ou d’épaissir au niveau du texte pour provoquer du mieux possible le sens, mais en posant ces questions :

          « Comment, selon quelles conditions et sous quelles formes quelque chose comme un sujet peut-il apparaître dans l’ordre des discours ? Quelle place peut-il occuper dans chaque type de discours, quelles fonctions exercer, et en obéissant à quelles règles ? » (ibid.).

          Le sujet ainsi perd ce rôle éminent et essentiel qui serait derrière toute création ; et s’il ne disparaît pas totalement, devient une composante, une fonction variable, participant à la complexité du discours. C’est d’ailleurs d’être une composante et une fonction du discours qui donne à l’auteur son statut idéologique ; d’où la menace qui semble planer sur le monde par l’entremise des fictions et qu’on ne peut contrecarrer qu’à travers l’auteur en personne – ce qui d’ailleurs fait dire à Foucault que l’on est aussi économe de ses richesses que de ses discours et de leurs significations.

          Raison pour laquelle en effet l’idée de l’existence des fictions circulant libres de toutes entraves est inimaginable.

          En déplaçant le lieu de tous les questionnements, le philosophe entend annoncer la mort du sujet – vouant par là le discours à ne rencontrer qu’indifférence et reléguant ses auteurs dans le silence de l’anonymat. Il ne sera plus question que des modes d’existence des discours, des conditions dans lesquelles ils sont apparus, de la manière dont ils peuvent circuler.

           En concevant ainsi le langage dans son rapport à la société, à la culture, aux lois qui président aux fonctionnements de tous genres, il est recommandé à la critique de ne plus essayer de remonter à l’auteur, celui n’étant qu’une simple fonction du discours, en aucun cas l’origine.

 



الجنون من خلال عدسة ميشيل فوكو/محمد صلاح زليش

 


 

 

 

الجنون

من خلال عدسة

ميشيل فوكو

 

لغة تختبرها الحماقة والحقيقة والحرية

La folie à travers le prisme de Michel Foucazult 

محمد صلاح زليش

Mohammed-Salah ZELICHE



 مفهوم اللغة واسع ويمكن أن يشمل حتى خطاب الجنون. علاوة على ذلك ، بقدر ما هي مجنونة ، فإن كلمات المجنون لا تكاد تخلو من الحقيقة. في النصوص التي تتميز بشكل خاص ب "تجربة جذرية للغة" ،  تجد نصوص  هولدرلين وروسيل وأرتود وباتاي وميشيل فوكو (1926-1984) حدود كل من العمل ومؤلفه. في الواقع ، يكشف أن الأدب غالبا ما يتبع نفس مسار الجنون. مؤلف كتاب Histoire de la folie الذي يحظى بتقدير كبير  (Gallimard ، 1972) ، يعتزم تحديد مكان هذه المصادفة بدقة.

          إن بعد الأنا للمؤلف ، الموجود في العمل ، إن لم يكن مصاحبا لتفصيله ، لا يمكن أن يخفي جزءا من رثائه ، من باب أولى عندما يتعلق الأمر برثاء شديد التطور. ويجد العمل ، ومؤلفه في هذه الحالة ، أنفسهم في حالة من الأبوريا والتمزق. كما لو أن العمل يتطلب من مؤلفه أن يكرس له فقط (أو أن يكرس نفسه له فقط). وكأن حياته ليست سواها وستمثله على أنه روحها العميقة أو ضميرها الذي لا يقهر أو حقيقتها أو حارسها المتسلط.

          إنها علاقة مأساوية تتطور ، والتي من خلالها يأخذ الفن كل مكان ، مطالبا ، إذا جاز التعبير ، بأن يستثمر الفنان نفسه بالكامل في عمله أو أن يتخلى عنه. منذ البداية ، هناك حياتان متميزتان: حياة المؤلف وحياة العمل. وعلى طول الطريق ، سيرغب العمل في الاندماج مع منشئه. هذا هو الثمن الوحيد الذي يجب دفعه مقابل حقيقتها.

ومع ذلك ، فإن  الحقيقة التي تتكون من الحرية الكاملة ، في المطالب المسيئة والسلطة غير المحدودة ، تدفع الفنان إلى التخلي عن عمله. دعونا نؤكد أن الحياة والحقيقة لا يمكن أن تكون أكثر ارتباطا وثيقا. وفي هذا الترتيب للأشياء ، بالضرورة ، يتم تنظيم المشاهد المنسوخة في السرد بنفس طريقة العصاب. وهكذا، في هذا المستوى من تطور العلاقة بين العمل والموضوع،  يحدد فوكو اللحظة الشديدة للغاية عندما يصبح الطلاق حتميا. إنها اللحظة التي لم يعد فيها الجنون يقبل أي مشاركة.

          هذا هو المكان الذي ينتهي فيه كل شيء. لا شيء يمكن القيام به معا الآن ، بعد الوصول إلى الحد الأقصى. لن يتسامح العمل ولا الفنان معه ، والخطر وشيك ، وسيكون مشاهدة اضمحلاله وانهياره ، وتجاوز هذا الحد.

          في اللحظة التي يجب أن يتحدث فيها الإنسان والعمل عن نفس الشيء ، يجب حتما كسر الرابطة ، وتتوقف الرحلة المشتركة ، وتنتهي. يسمي فوكو هذا الحد "تجربة جذرية للغة". اللغة ، وعدم القدرة على تولي دور الحياة ، تختفي بالضرورة في هذه اللحظة بالتحديد. لا يمكنه تحمل العبء الذي يفرضه عليه الوجود ، لأنهم بالكاد ينتمون إلى نفس النظام: هو وحده "يشكل نظام الوجود". لذلك من الواضح أنه يطلب منه أن يفعل المستحيل في العمل. ويمكنه الإجابة فقط ب "غياب العمل".

           يجد فوكو هنا ما يمكن أن يحدد الجنون ويحدده. من المرجح أن يكون الحد الذي يفرضه الخطاب هو الحد الأقصى للخطاب المعقول. من المعروف جيدا إلى أي مدى يرتبط المجنون عموما بخطابه الذي صدر على أنه غير معقول. إن طرح مشكلة الجنون بهذه الطريقة ، إذن ، هو طرحها من زاوية اللغة واستحالة هذه اللغة لتوجيه التدفق العنيف للمعنى. على أي حال ، فإن "غياب العمل" يعني الاستبعاد الذي يعاني منه الأدب والجنون في اللحظة التي يبدو فيها أن "المعقول" قد تم تجاوزه ، أو عندما يطمح غير المعقول إلى البعد المكرس للكلام.

 

التقاط الجنون أو التقاط الكلام

          تم حل المشاكل التي يشكلها الجنون على المجتمع عن طريق الحبس المنهجي والحرمان من الحرية. حرم المجنون من حريته ولكن أيضا من خطابه حتى عام 1794 ، عندما حرر بينيل ، وفقا لدستور الطب النفسي ، رجال بيستر المقيدين بالسلاسل. وهو ما كان ، في رأي فوكو ، لا يعني شيئا سوى شكل جديد من أشكال القبض على الجنون.

 المريض ، على أي حال ، غالبا ما كان يخضع لعلاج يسلب حتى إرادته. ظلت مشكلة معرفة الجنون ، أو حتى علاقة الإنسان ، والعالم ، والفيلسوف بالجنون ، مطروحة دائما. بالتأكيد ، مع Pinel و Tuke ، تم إلغاء فكرة الجنون السلبي الفريد لأنه كان يعتبر من الآن فصاعدا مرضا عقليا ، أي يعتبر إنسانا نموذجيا. لكن حرية المجنون ظلت في حد ذاتها حقيقته ، ويبدو أن التجربة الكلاسيكية للجنون قد تم استبدالها فقط.

 بقيت مسألة الوجود وعدم الوجود ، مما يعيدنا إلى ديكارت (را. تأملات ، ص 57) ، أو إلى "أنا أفكر ، إذن أنا موجود" الشهير الذي يضع الجنون في نقيض الفكر والفلسفة والعقل. الحقيقة ممكنة ، وفقا لديكارت ، فقط على أساس الشك المنهجي ، وربما أيضا على أساس الأحلام والخطأ ، وليس على أساس الجنون الذي يتم استبعاده واستدعاؤه إلى الصمت.

 لذلك ، هناك حظر دائم معلق على كلمة المجنون ، والذي لا يمكن للعلم والمعرفة والفلسفة اعتماده من حيث المبدأ. الطب النفسي ، الذي يكون تأثيره على الجنون هو نفس تأثير العقل ، لا يمكن أن يكون الاستجابة الكافية والشرعية ، كما  يوضح فوكو. في اتخاذ موقف ، لا يتجاهل حقيقة أنه من الصعب فهم الحرية ، كونها في أفق الجنون: "عندما يلمح في المناطق القصوى حيث يمكن للجنون أن يتحدث عن نفسه ، تظهر [الحرية] ، بمجرد أن يتم تثبيت النظرة عليها ، فقط منخرطة ومقيدة ومختزلة ". (تاريخ دي لا فولي ، غاليمار ، 1972 ، ص 532).

          الفيلسوف ، بهذه الطريقة ، بعيدا عن إهمال مفهوم مؤسسة الطب النفسي للجنون ، يرفض أيضا فكرة التفكير المشوش ، والتفصيل الأقل ، لكنه مع ذلك يثير الحاجة إلى بنية متماسكة. لا يزال الطب النفسي غير قادر على فهم حقيقة المجنون ، وبالتالي يجمع فقط "سخرية التناقضات". في الواقع، هناك شيء يعمل عن طريق الإلهاء: مساحة حرية المجنون لم تعد هي نفسها وتقلصت إلى حد كبير، فهو بريء فقط في المطلق من عدم الحرية، وقيوده منفصلة لكنه جرد من إرادته الحرة (راجع المرجع نفسه، ص 533). إنها ، في النهاية ، قصة حرية المجنون التي تبدأ في سردها من خلال تقلبات الجنون ، وحتى "رغباته المستحيلة ووحشية الإرادة ، الأقل تحررا من الطبيعة" (ص 534).

يظهر انعكاس فوكو ، في  جانبه التاريخي ، بوضوح الانتقال من حالة الغريب فيما يتعلق بالوجود إلى حالة الغريب فيما يتعلق بالذات. في الواقع ، يوضح كيف تبدأ لغة الجنون في استحضار "العالم الحديث ، وقواه ، وقلق الإنسان ، وحقيقة الإنسان ، وفقدان تلك الحقيقة. لذلك ، حقيقة تلك الحقيقة" (ص 535).

        بالنظر إلى انتشار النصوص التي تتناول الجنون في القرنين السابع عشر والثامن عشر ، وبالنظر إلى غياب أدب الجنون في العصر الكلاسيكي ، يمكننا أن نتفق على أن الجنون ، حتى لو استمر في كونه مزعجا ، يتوقف عن أن يبدو سخيفا تماما وبالتالي ينتهي به الأمر إلى الاستماع إليه كخطاب حقيقته خارجه.

          يبشر ابن شقيق رامو ، وبعد ذلك العديد من الكتابات ، بأدب الجنون الذي يتم التعبير عنه بضمير المتكلم ، ويدلي بملاحظات عبثية وفي قواعد مجنونة للمفارقات ، معلنا شيئا يحافظ على علاقة أساسية بالحقيقة (ص 535-536). يلاحظ فوكو ، وهو محق في ذلك:

 "بدأت هذه العلاقة الآن في التفكك وإعطاء نفسها بكل تطورها الاستطرادي. ما يقوله الجنون عن نفسه هو ، بالنسبة لفكر وشعر القرن التاسع عشر ، ما تقوله الأحلام أيضا في اضطراب صورها: حقيقة الإنسان ، قديمة جدا وقريبة جدا ، صامتة جدا ومهددة للغاية: حقيقة أقل من كل حقيقة ، الأقرب إلى ولادة الذاتية ،  والأكثر انتشارا على مستوى الأشياء ؛ حقيقة، وهي التراجع العميق عن فردية الإنسان، والشكل الإنشائي للكون. ص. 536.

 

مؤلف الخطاب: وظيفة بسيطة

 سواء أشرنا  إلى ألتوسير أو لاكان أو بارت أو فوكو ، فإن الفرد يتم فهمه في مجموعة من القواعد ، أي في نظام من الاتفاقيات والقواعد ، التي تحدد طبيعة علاقاته بالعالم. من ستينيات القرن العشرين فصاعدا ، كان هذا الاتجاه يعارض المفهوم الوجودي والفكرة المستدامة للحداثة الفنية ، والتي رفعت المؤلف إلى بعد الفرد "الفردي" الذي وصل إلى شكل متطور ومنجز للغاية.

غالبا ما يتم ذكر  أسماء ، مثل فان جوخ ، للتأكيد على مصائرهم المأساوية بشكل خاص ، على أي حال والتي تدافع عن الأصالة والأصالة المميزة لكل من الخلق والحداثة. في هذا الصدد ، غالبا ما تم استخدام تعبير "وفاة المؤلف" للتشكيك في هذا الدور الرائع الفريد للمبدع.

 المؤلف هو أولا وقبل كل شيء اسم. النصوص المجمعة حول هذا الاسم والتي تشهد على بنوتها علاقة تجانس أو معاملة بالمثل أو مصاحبة. وضع المؤلف يضع النص خارج التفاهة وما يقال على أساس يومي. وهذا بدوره يحكم  على الخطاب بالوجود ، وأن يكون له زمن ، وأن يتصرف على المستخدم. ومع ذلك ، لا يمكن لكل كلمة أن تنكر أنها تنتمي إلى ثقافة معينة - ومن هنا جاءت مكانتها وطريقة كونها مؤلفها. إن نقش هذه الكلمة داخل المجتمع ، إذا كان يشهد على انتمائه ، يؤدي به إلى مواجهة خطابات أخرى.

 تشير وظيفة المؤلف إلى "عمل بعض الخطابات داخل المجتمع". انظر "Qu'est-ce qu'un auteur" في نشرة الجمعية الفرنسية،  العدد 63، باريس، 1969. أعيد طبعه في ميشيل فوكو، Dits et écrits، 1954-1988، المجلد الأول، غاليمار، باريس، 1994.

نتيجة لهذه المواجهة ، يدرك مؤلف كتاب تاريخ الجنون في العصر الكلاسيكي مفهوم المؤلف في جانبه الأخلاقي ، مع الأخذ في الاعتبار المسؤولية التي ينطوي عليها هذا الخطاب الفردي:  يعاقب المؤلف  إذا كان نصه متعديا. وهذا يعطي النص نطاق الفعل الحقيقي، الذي يؤخذ على محمل الجد قبل أي قرار يسمح له بالوصول إلى وضع الملكية ووضعه في التداول. لذلك ، يقترح فوكو ،  الذي يرى هنا إمكانية جديدة للتعامل مع الخطابات ، ما يلي:

 "ربما حان الوقت لدراسة الخطابات ليس فقط في قيمتها التعبيرية أو تحولاتها الشكلية ، ولكن في طرائق وجودها: تختلف طرق التداول والإسناد والاستيلاء على الخطابات مع كل ثقافة ويتم تعديلها داخل كل ثقافة. يبدو لي أن الطريقة التي يتم بها التعبير عنها في العلاقات الاجتماعية يمكن فك شفرتها بطريقة مباشرة في تفاعل وظيفة المؤلف وفي تعديلاته أكثر من الموضوعات أو المفاهيم التي ينفذونها" (المرجع نفسه).

يدعونا  فوكو  إلى البحث عن سبب الخطابات ، أي القواعد التي شاركت في عمل اللغة ، ليس في ما يمكن لحرية الموضوع أن تتحول أو تثخن على مستوى النص من أجل إثارة المعنى بأفضل طريقة ممكنة ، ولكن من خلال طرح هذه الأسئلة:

          "كيف وتحت أي ظروف وبأي أشكال يمكن أن يظهر شيء مثل الموضوع في ترتيب الخطاب؟ ما هو المكان الذي يمكن أن تشغله في كل نوع من الخطاب ، وما هي الوظائف التي يمكن أن تؤديها ، وتطيع أي قواعد؟ (المرجع نفسه).

          وهكذا يفقد الموضوع ذلك الدور البارز والأساسي الذي سيكون وراء كل الخليقة. وإذا لم يختف تماما ، فإنه يصبح مكونا ، وظيفة متغيرة ، تشارك في تعقيد الخطاب. علاوة على ذلك ، يجب أن يكون مكونا ووظيفة في الخطاب الذي يمنح المؤلف مكانته الأيديولوجية. ومن هنا يأتي التهديد الذي يبدو أنه يحوم فوق العالم من خلال الروايات والذي لا يمكن مواجهته إلا من خلال المؤلف نفسه - مما يجعل فوكو يقول بالمناسبة إن المرء اقتصادي مع ثرواته كما هو الحال مع خطاباته ومعانيها.

          هذا هو السبب في أن فكرة وجود روايات متداولة دون قيود أمر لا يمكن تصوره.

          من خلال تغيير موضع كل التساؤلات ، يعتزم الفيلسوف الإعلان عن وفاة الموضوع - وبالتالي يحكم على الخطاب بمواجهة اللامبالاة فقط ويحيل مؤلفيه إلى صمت عدم الكشف عن هويته. ستكون المسألة فقط مسألة أنماط وجود الخطابات ، والظروف التي ظهرت فيها ، والطريقة التي يمكن أن تنتشر بها.

           من خلال تصور اللغة في علاقتها بالمجتمع ، والثقافة ، والقوانين التي تحكم عمل جميع الأنواع ، يوصى بأن النقاد لم يعودوا يحاولون تتبعها إلى المؤلف ، الذي هو مجرد وظيفة بسيطة للخطاب ، وليس أصله بأي حال من الأحوال.